Nhobi
Artiste Peintre
Les œuvres de NHOBI sont des fenêtres qui nous mènent à un monde reculé, dans des espaces foisonnants peuplés par d’étranges monstres sans-tête-sans-corps, dont les membres se dessinent et se retirent au même moment. Et il y avait là un buisson pour le regard, de la peinture claquée en tache, ou l’on cherche éperdu en creusant son chemin dans une végétation dense. Les derniers travaux de l’artiste reflètent cette idée et nous propose de plus un jeu d’enquête dans le visible. On pénètre dans une forêt des signes, et ces derniers se déplacent, il y a de l’animation, il y a les esprits qui bougent en fond de toile. L’esprit ne s’y cristallise pas, la forme ne capture pas le regard en la fascinant, c’est les mouvements de son apparition qui intrigue. Et ce moment de l’apparition, sa recherche, situe également le travail de Fabio. Travail aux textures, travail aux formes dont il orne ses personnages, il s’agit d’explorer des voies d’accès ; des voix pour dire.
Des visages dans les arbres, des corps dans les fissures, des animaux dans le bois, une maison dans une chevelure… La trace d’une perception de l’invisible qui meuble l’espace et l’instant. Le crayon, la bombe de peinture, le pinceau sont les outils qui matérialisent l’interaction de l’être avec son environnement.
Au cœur du processus de création il est difficile de comprendre le mouvement de cette interaction ; est c’est l’univers interne de l’homme qui interprète le moment ou bien les messages cachés du moment qui nourrissent l’imaginaire de l’artiste. ? Dans tous les cas ce travail est aussi le fruit d’une insurrection, insurrection contre l’obligation de se conformer jusque dans son interprétation de la réalité́, insurrection contre un chemin de vie imposé par une famille pour laquelle l’art n’est pas un métier, insurrection, simplement, parce que défendre une différence c’est être un insurgé.
C’est la nécessité de rêver et de faire rêver, d’entrainer les autres dans ce monde invisible peuplé par l’imaginaire. Et cette nécessité résonne comme une vengeance de l’imaginaire sur le monde un peu trop dur et froid qui tapisse les rues de nos cités.
Les thèmes abordés peuvent être divers, des gamins des rues aux esprit indiens, des rites et scandales urbains aux traditions antiques. Et c’est au travers de tous ces thèmes que se forment les histoires Nhobi : par les traits de l’enfance surgit la beauté inconnue de quelques siècles passés, celle qui nous est transmise de tout temps par les conteurs.
C’est d’abord sur les murs au Brésil que Nhobi s’est rependu en comptines : dégringolade de dessins, portraits clownesques, des apparitions sur les murs, des offrandes aux passants qui sillonnent les rues. Transformer, recouvrir le béton par des couleurs, enchanter l’espace publique, créer une rencontre. Avec sa peinture Nhobi se fait magicien. Mais dans ses tours points d’illusions, nulles autre promesses que l’image luxuriante fendu d’un sourire en coin, explosion de couleur et de loupiottes. C’est le langage dont il se sert pour communiquer et entrer en relation avec les autres
Brésilien installé en France, l’artiste plurididacte continue d’élargir ses horizons, entre panneaux muraux, toiles, expositions, projets sociaux et projets d’illustrations, il s’inscrit dans une démarche interculturelle, riche en rencontres et partenariats, qui le confortent dans l’idée, qu’effectivement, nous avons tous, plus que jamais, besoin de recréation.